samedi 30 août 2014

Balioum


Cliché El Ubano

Figurez-vous que pas plus tard que ce matin, sur des coteaux dominant l'Adour pas bien loin de Bayonne, nous bavardions avec un ganadero extremeño cossu, juste vêtu d'un peignoir vert très ordinaire, en dégustant un café servi par deux femmes de chambres en uniforme blanc rayé de bleu assez strict. Cet homme-là, éleveur de toros d'origine contreras, nous expliquait qu'il avait acheté la propriété d'une centaine d'hectares où nous nous trouvions pour y élever des blondes d'aquitaine, et que les contreras, c'est bien gentil mais que les vedettes préfèrent le domecq.  Il nous a expliqué aussi qu'il possédait quatre fois plus de bêtes à viande que de bêtes braves et que ses toros ne sortaient que pour des spectacles mineurs dans des contrées encore inconnues, et que de nos jours quand les toros sortent trop forts on leur injecte du " balioumm". Nous avons fait répéter et il a effectivement réitéré "balioumm"... que d'un commun accord nous avons commodément transformé en"valium".
C'est du diazépam comme chacun sait et la notice dit : "Traitement symptomatique des manifestations anxieuses sévères et/ou invalidantes mais aussi, prévention et traitement du delirium tremens et des autres manifestations du sevrage alcoolique."

On va en rester là pour aujourd'hui avec ce sujet tabou qui a toujours été légitimement dénoncé par les uns et trop vigoureusement nié par les autres. Cela ne doit pas nous empêcher de dormir.

El Ubano

mercredi 27 août 2014

Anecdote grave

Paisible Jaizkibel


On nous dira qu' Algo galéje.

Mais vous pourrez vérifier dans l'émission Tendido Cero du 2 août 2014 qu'un toro de combat, ou presque, de Victoriano del Rio, s'est fait mordre par Pirata, un simple cheval à l'occasion d'un desplante de Pablo Hermoso de Mendoza qui avait démonté.

Cela s'est passé le 25 juillet 2014 entre 18h et 20h en plaza de Valencia.

Tous nos vœux de sérénité accompagnent les deux éleveurs.

El Ubano

samedi 23 août 2014

Cenicientos 5 - Hommage à Hubert Yonnet


A dix heures samedi dernier, à 75 kilomètres de Madrid, un homme entre deux âges est venu scotcher un papier sur la porte des arènes. Hommage serait rendu à Hubert Yonnet juste après l'apartado des Escolar Gil, voilà ce que disait le mot.
Je ne crois pas que grand-monde ait vu cette affichette pourtant l'information était passée, à voix basse, comme s'il s'agissait d'un précieux secret et finalement, nous nous vîmes cinquante en arrivant au tendido 3...
Cinquante c'est pas beaucoup, mais c'est très important.
Parmi tous ces gens, il y avait des vieux, des enfants, quelques français, un prêtre, et le Fundi évoquant le grand ganadero autant que l’empresa qui lui a fait signer son premier contrat de matador en France.
A midi samedi dernier, Cenicientos a rendu un hommage simple, discret, et très touchant à Monsieur Hubert Yonnet.

Zanzibar


Cet hommage de Cenicientos à Hubert Yonnet est significatif de la relation qu’entretenait le pelo de la Bélugue avec l’aficion.

Quelle relation a pu motiver cet hommage dans ce coin perdu de la communauté madrilène alors que l’éleveur ne s’y est affiché qu’une fois ?

Il faut pour cela remonter 10-15 ans en arrière. L’arène était encore portative. Des français, renseignés par des copains de l’association "El Toro de Madrid", débarquent à Cenicientos dans cette "capitale" de la Vallée de la Terreur. D’autres suivront, les remplaceront et petit à petit des relations vont se nouer avec les aficionados de Cenicientos. Imaginez, des français qui se déplacent dans ce coin perdu de l’Espagne profonde pour voir leurs corridas annuelles ! Una locura !

Ces mêmes français qui chaque année passaient les Pyrénées pour se rendre dans ce village de la Sierra Madrilène se rendaient aussi à la Bélugue. Leurs visites en Camargue n’avaient pas seulement pour but de voir les vaches, admirer le campo ou photographier les toros de l’année. La relation avec Hubert et Françoise était réelle et réciproque.

La quadrature s’est ainsi formée liant les aficionados de Madrid aux aficionados de France qui se sont liés aux aficionados de Cenicientos pour enfin connaître les Yonnet.
Voilà la magie de l’aficion dont les Yonnet ont profité sans jamais rien solliciter, simplement en donnant de leur temps, de leurs gentillesses et en parlant la « langue du toro ».

A un degré moindre, la venue des Yonnet cette année à Parentis va un peu dans le même sens même si le fer du Y en France est une petite institution. 

"Los de Cenitientos", comme Hubert et Françoise se plaisaient à nommer les français présents ce jour-là en Espagne, sont toujours là et continueront à se retrouver, peut-être à la Bélugue… ou ailleurs. 

Laurent Giner

vendredi 22 août 2014

Cenicientos 4 - L'autre pays des figuras

Pour Raquel & Celia



Pour Christophe & la Peña des bleus



Pour Javi & la Peña des rouges



Pour Pedro & Suzy



Pour le Nuevo



Pour Cyrille



Pour Marc



Pour Michel & Marie



Pour Etienne, Clément, Maxime, Bastien & Yannick



Pour Raymonde & Paco



Pour Nina et ses parents



Pour Augustin



Pour tous ceux qui n'étaient pas là



Pour les novilleros colombiens



Pour tous les modestes qui acceptent d'être là



Pour l'Ubano

Zanzibar

mercredi 20 août 2014

Cenicientos 3 - What did you expect ?


Ivan Garcia

& sa cuadrilla

Augustin s’est détourné du Chemin.
A Burgos, au lieu de prendre vers l’ouest, il a pris vers le sud. Il voulait voir une course de toros et c’est ainsi qu’il est arrivé à Cenicientos, à pied, pour assister à sa première corrida.
Et, ma foi, ce fut un baptême intéressant même si le lot d'Escolar Gil n'a pas été à la hauteur de ce qu'espéraient les grands communiants.

Le 1er, bien accueilli et proprement mis en suerte, sans autre complication apparente qu’une grande distraction, est travaillé essentiellement à droite par Ivan Garcia. Le toro arrive à la mort frais comme un baiser de soubrette et se relève après 2 entières. Mort impressionnante après 2 avis.
Le 4ème présente un problème locomoteur dès sa sortie et peu de classe ensuite. Vous ne me ferez jamais dire de mal d’Ivan Garcia, donc, je me contenterais de vous informer qu’il a obtenu une oreille après une belle estocade et 2 avis. 

Salvador Cortes touche le meilleur lot. Et quel lot !
Son premier fait valdinguer le groupe équestre sur l’impact brutal de la première rencontre. La deuxième pique est vengeresse, méchante, sale. Pas rancunier, le toro charge avec ardeur, inlassablement, quitte à ce que ce soit sur les rotules. Un sacré moral dont Cortes abusera sans trop se croiser. Le toro arrive à la mort frais comme un gardon. 1 pinchazo et 2 entières tombées furent nécessaires sans qu’on n’entrevoie jamais le bout de la langue de ce très bon Palomito II. 1 avis et salut. 
Le 5ème est privé d’une seconde pique alors qu’il avait acculé le cheval aux planches à la première. Cortes le gâche à droite et le gâte à gauche. Le toro lui colle au train comme une ventouse mais finit par se vexer de tant de passes inutiles. Les efforts du torero pour allonger le bras arrivent trop tard… Le très beau Chupeteno II meurt en brave après 1 avis. 

Le 3ème toro est très dangereux avec sa corne gauche assassine et ses réactions imprévisibles à droite. Sans états d'âme, Gomez del Pilar le laisse aux bons soins de Ivan Garcia qui, en admirable chef de lidia qu’il est, se chargera de toute la brega avec calme, grande efficacité et nulle ostentation.
Le 6ème est assez brave et très noble mais un peu bête. Gomez del Pilar le fait tourner jusqu’à entendre 2 avis. 

Augustin était arrivé tôt alors il s’est installé à l’ombre, en barrera. Quand on le rencontre au desolladero, il nous explique que, de là où il était, il a entendu « le bruit de la lame ». Comme il n’a pas pigé grand-chose à la course, il nous demande quelques titres de bouquins qui pourraient l'éclairer un peu. Il a envie de comprendre ce qui s’est passé sous ses yeux pendant deux heures car, il en est persuadé, il vient d'assister à quelque chose d’important.
Il est possible qu’on retrouve Augustin un de ces jours, sur la route des toros… 

Zanzibar