vendredi 22 mai 2015

La Unión Mexicana de Picadores y Banderilleros - A l'origine (Part6)

Précédemment dans « La Unión Mexicana de Picadores y Banderilleros - A l'origine »
Après plusieurs années de gestation, et face aux outrages que multiplient les matadors à leur encontre, une poignée de subalternes des ruedos mexicains décident de créer une Association qui pourra faire valoir leurs droits. A la tête de ces frondeurs, on trouve le banderillero Román "El Chato" Guzmán et le picador Saturnino Bolio « Barana ». Ces deux-là battent le rappel de leurs compañeros mais les partisans du projet se font rares…

El Chato et Barana se sont sérieusement inquiétés quand ils se sont rendu compte que la majeure partie de ceux qu’ils croyaient avoir réussi à convaincre au prix de plusieurs heures de discussion leur faisaient finalement faux bond à la dernière minute. Du coup, ils ont eu l’idée de se rapprocher de Simón Cárdenas (dont il a déjà été question ici), chef des monosabios, afin de lui proposer que son groupe rejoigne celui des subalternes. La proposition était sérieuse et Cárdenas a promis qu’on pourrait compter sur l’affiliation des monosabios. L’association qui allait voir le jour serait donc baptisée La Unión Mexicana de Picadores, Banderilleros y Monosabios.

Le ralliement des monosabios de Simón Cárdenas fut un premier et important succès : leur nombre ajouté à celui des quelques ceux qui avaient foi en le projet permettait d’atteindre le minimum requis par la règlementation pour pouvoir créer le syndicat. Il ne restait plus qu’à trouver un avocat pour monter le dossier et le présenter aux autorités compétentes. La chose n’était pas si aisée puisque ni Chato ni Barana ne diosposaient d’un sou vaillant pour payer de quelconques honoraires… C’est en passant en revue ses connaissances que Barana s’est souvenu que le « licenciado » Alfredo Freg (c’est ainsi qu’on l’appelait dans les tertulias auxquelles il participait fréquemment) accepterait sans doute de les aider et d’être payé ultérieurement. Pour sûr, le « licenciado » Freg  devait être à même de prendre en charge les aspects administratifs et juridiques de la création officielle du syndicat ! 

Le Chato et Barana se sont donc rendu plein d’espoir chez Monsieur Freg, au 222 de las Calles de Chihuahua. Quand ils eurent exposé l’objet de leur visite à leur hôte, celui-ci a explosé de rire : il n’était nullement licencié en droit et ne pouvait leur être d’aucune utilité dans ce domaine. La confusion venait du fait que, dans le milieu taurin, le terme « licenciado » était utilisé de manière abusive pour le désigner. Mais  si Alfredo Freg n’était pas avocat… il était tout de même le frère du matador de toros Luis Freg ! Sensible à la détresse des deux compères et séduit par leur projet, Freg accompagna le banderillero et le picador chez Leonardo Zenteno qui sera le conseiller juridique de l’Union jusqu’à sa mort.

Zenteno a immédiatement été convaincu de l’intérêt et du sérieux de l’entreprise du Chato et de Barana, et il a accepté de les aider. Le premier geste ô combien généreux de l’avocat envers les subalternes a été de leur offrir sa machine à écrire et de demander à sa propre sœur de se charger de la rédaction de tous les courriers nécessaires. Depuis ce jour, l’homme de loi et sa sœur Lupita sont intimement liés à l’histoire de l’Union qui leur voue une estime et une reconnaissance sans borne.

A ce stade de l’histoire, les choses semblaient aller plutôt bien et El Chato et Barana avaient toutes les raisons d’être optimistes quant à la création imminente de l’Union. 

(A suivre...)

Zanzibar

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